Puisque vous signez la pétition contre la loi Duplomb, n'hésitez pas à signer celle contre la loi sur l'aide à mourir au passage.

Oui, parce que, normalement, avec les annonces de Bayrou sur la santé, vous devriez comprendre qu'on n'est pas dans une société où on nous donne les moyens de vivre dignement et de se soigner donc on nous pousse vers la mort. Et ce d'autant plus avec ces dernières annonces et ça ne fera qu'empirer si ce système reste en place.

Normalement, avec ça, vous devriez voir que les fameuses dérives qui font flipper, font juste partie du projet, ce ne sont pas des dérives.

Attention cynisme :

  • Le doublement de la franchise sur les médicaments, parce que oui c'est vrai, quoi, faut qu'on limite notre consommation de médicaments. Il faut être res-pon-sable !
  • La révision du statut des affections longue durée parce que les gens font semblant d'être malades, après tout.
  • Les prestations sociales maintenues à leur niveau de 2025 et l'allocation sociale unifiée (qui n'est pas là pour simplifier la vie des gens mais pour baisser les montants) parce que les pauvres profitent du système et l'inflation, ça n'existe pas. L'AAH est déjà sous le seuil de pauvreté après tout, donc ça changera rien, n'est-ce pas ?
  • Fin du passage par la médecine du travail après un arrêt de 30 jours, parce que vraiment, mourir au travail, devenir handicapé'e à cause du travail, c'est chic. (On peut mettre là aussi les diverses propositions de suppression de jours fériés, suppression de 35h, suppression de la 5e semaine de congés payés…)

Sources :

Contre le projet de loi actuel sur l'aide active à mourir - Contre le projet de loi actuel sur l'aide active à mourir - Plateforme des pétitions de l’Assemblée nationale

Voilà quelques temps que les discussions sur la fin de vie sont ouvertes. Depuis le début des discussions, des gardes-fous qui paraissaient essentiels ont, les uns à la suite des autres, « sauté », avec une facilité déconcertante. Entre autres (liste plus exhaustive en pièce jointe): • Le délai de réflexion de 48h pour le patient n'est plus obligatoire : possible administration du produit létal le jour-même de la demande (est-ce que le libre choix existe encore quand un Français sur 2 qui en aurait besoin n'a pas accès aux soins palliatifs ? ) • Les amendements demandant une évaluation de la capacité de discernement ont été rejetés • Création d'un délit pour les tentatives de dissuasion d'aide à mourir (mais refus de création d'un délit d'incitation au recours à l'aide à mourir) • Une seule commission de contrôle, opérant … uniquement a posteriori. Avant même d’évaluer le bien-fondé du texte, on ne peut nier ses contradictions intrinsèques : pourquoi refuser d'évaluer le discernement du demandeur alors qu'il s'agit de l'un des critères d'accès ? est-ce qu'il s'agit vraiment d'une loi sur la fin de vie, quand l'avis de la HAS, réclamé par l’Assemblé affirme qu'on ne peut pas scientifiquement définir les termes "pronostic vital engagé"? Ensuite, le « diagnostic » qui a mené à l’élaboration de cette loi semble mal posé : Oui, il y a un problème de condition de fin de vie en France ; mais est-ce que la création d'un "droit à mourir" le résout ? Quel libre choix auront les patients vulnérables, subissant toutes formes de pressions (sociétales de se sentir en poids, financières de ne pouvoir s'offrir des conditions de fin de vie décentes, sanitaire avec l'insuffisance des soins paalliatifs)... La demande de mort, avant d'être un rêve de cercueil, est une demande de mettre fin à des conditions de fin de vie jugées insupportables... C'est sur celles-ci qu'il faut agir ; légaliser l’aide à mourir ne sera qu'une mesure symptomatique, qui ne règlera aucunement le problème de fin de vie en France! Enfin, et surtout, le projet de loi tel qu’il est actuellement n’est pas en faveur du bien commun. De prime abord, on peut croire que la création d’un nouveau droit n’enlève rien à ceux qui ne veulent pas l’exercer. Cependant, il s’agit bien d’un nouveau droit qui s'appliquerait à toute une catégorie de personnes vulnérables, qui seront forcées de s'interroger à un moment ou l'autre, et dont le choix libre n'est pas du tout garanti, au vu des différentes pressions déjà citées qui s’exercent sur elles. Peut-on réellement assentir à mettre en danger des dizaines de milliers de personnes, au nom de l’intérêt d’une minorité (< 3% des demandes d’euthanasie sont maintenues une fois que la douleur est correctement prise en charge) ? Peut-on voter un nouveau droit pour quelques-uns au prix d'un danger pour tous ? Car le danger ne s’arrête pas aux failles actuelles du texte. La loi fait irrémédiablement évoluer les mentalités : Aux Pays-Bas, la vieillesse est désormais en voie d’être un critère suffisant ; au Canada, 25% de la population considère qu'être « Sans Domicile Fixe » devrait être un critère suffisant. Et l’ADMD française assume elle-même depuis toujours qu’une fois « le pied mis dans la porte », elle cherchera à élargir les critères. Nous sommes bien loin de l'idée de départ de prendre en charge une douleur réfractaire ... Quelle société voulons nous? Si nous résumons, au travers de cette proposition de loi, on vous promet liberté de choix, égalité des chances (avec l’affranchissement des différences d’accès lié à la géographie, aux ressources financières et aux réseaux de médecins complaisants), et geste de fraternité ultime. Ce qu’on vous offre en réalité, c’est une France qui abandonne les plus vulnérables. Une France qui envisage la liberté de pensée sans prendre en compte les fluctuations du désir de mourir et pressions sociales (la proposition de loi telle qu’elle est formulée laissant possible une administration de l’euthanasie le même jour que la demande). Une France, qui, au lieu de persévérer ses efforts pour améliorer la fin de vie et rendre ses conditions plus humaines quelque soient les ressources, jette à ses enfants les moins riches (ne pouvant s’offrir un EHPAD, des soins onéreux, ou devant attendre trop longtemps une bonne prise en charge) une ultime issue, facile, rapide : la majorité des euthanasies en Oregon sont réalisés chez des personnes en situation de pauvreté. Au prétexte de soulager les souffrances réfractaires d’une très faible minorité, c’est un mortis arbitrium que vous lancerez à des dizaines de milliers de patients désemparés.

petitions.assemblee-nationale.fr

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